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jeudi 16 février 2017

Trop d'infos et beaucoup de mythos ?

En période de campagne électorale, le sujet de la véracité informationnelle prend une dimension encore plus importante.

Je reconnais lire énormément. Je ne lis pas que dans le but de me cultiver. J'aime lire pour comprendre, confronter des idées pour ensuite essayer de tirer le vrai du faux de ce que nous raconte nos chers médias.

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Très critique, je m'efforce tant bien que mal de ne jamais prendre une information comme argent comptant, même si le sujet me touche émotionnellement.
Cela me vient de mon éducation parentale. Mes parents ont toujours essayé de me faire résonner par moi-même. Eux-mêmes lisent beaucoup et sont très ouverts d'esprit. Ils n'ont jamais cessé d'essayer de comprendre et de remettre en question certaines de leurs certitudes. Ce que j'admire. 

A 26 ans, j'essaye enfin d'avoir des avis sur les choses qui m'entourent : la politique, l'environnement, la société en général... mais j'avoue que j'ai du mal à m'y retrouver (surtout quand il s'agit de politique...).

Je constate que notre siècle permet non seulement de créer de l'informations mais aussi de la diffuser à travers le monde si vite que parfois cela nous dépasse. Les sources d'informations se multipliant aussi vite que la nature des rédacteurs, l'humain, qui sait lire et qui possède des outils de communication, a accès à un nombre incalculable d'informations, encore plus s'il parle anglais par exemple.

Le Journaliste (avec sa carte presse) me paraît parfois si peu légitime sur certains sujets.

Comment être sûr que l'information que nous lisons sur un journal ne soit pas galvaudée par des intérêts (financiers par exemple) qui enlèveraient à cette première tout intérêt et toute crédibilité ?

D'où l'importance du sens critique pour le lecteur. Cependant, comment faire le tri entre le vrai et le faux? D'ailleurs, y a t'il vraiment un vrai ? un faux? Les choses sont-elles si tranchées?

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/06/15/les-reseaux-sociaux-prennent-une-place-croissante-dans-l-acces-a-l-information_4950771_3236.html

Voici quelques constats et conseils : 

Beaucoup trop d'informations pour un contenu parfois si pauvre

J'avoue être abonnée à tout un tas de journaux et de unes en ligne, aux titres sulfureux et aux contenus si pauvres. Il m'arrive de rassembler un nombre d'informations important sur certains sujets. Lorsque je lis un article, je peux alors comparer avec "ce que je crois déjà savoir". Et là... Il m'arrive de me rendre compte que le journaliste n'est absolument pas renseigné sur ce qu'il raconte. Il me paraîtrait logique qu'il recoupe ses informations avec des témoignages et des sources différentes. Souvent ce n'est pas le cas. Je ne suis moi-même pas journaliste mais cela m'a l'air de tomber sous le sens.
Écrivent-t-ils à la va vite? Sont-ils eux aussi dépassés par la vitesse de circulation de l'information et par le nombre de données qui arrivent de tous les côtés?
Il faut savoir que les brèves auxquelles nous avons accès gratuitement sont la majorité du temps écrites par des stagiaires. N'ayant rien contre les stagiaires, ces derniers sont encore en formation et la pression mise sur leurs jeunes épaules n'arrange sûrement pas les choses.

Des titres accrocheurs pour attirer le lecteur

Certains magazines plutôt sérieux sur le papier, jouent en ligne le pari du titre et du sujet les plus accrocheurs pour attirer le lecteur (oui cela génère du trafic et donc de l'argent... l'argent c'est le nerf de la guerre).
J'ai même été choquée qu'un grand quotidien très sérieux, publie en ligne l'article suivant "Les premières photos de l'attentat de Berlin". Je n'aurais pas été surprise si cela avait été publié par BFM.

A noter que ces titres accrocheurs font, depuis quelques mois maintenant, fureurs sur notre plateforme de vidéos préférée, Youtube. 

Des informations pour faire peur

Est-ce vraiment nécessaire d'axer ses forces de journalistes sur des faits divers pour faire peur aux gens?
Oui les gens aiment le drame et le trash. C'est ce qui fait vendre. Là j'avoue faire une généralité en parlant DES GENS. Je me prends à mon propre jeu. J'essaye seulement de comprendre certaines tendances. 
Lorsque nous sommes en période post-attentats (ce que nous vivons régulièrement depuis 2014), notre "sens critique" se voit distancer par notre émotivité. Nous sommes plus à fleur de peau, choqués et apeurés. C'est à ce moment-là où nous sommes les meilleures cibles pour des journaux d'informations. Lorsque nous voyons des images de morts, de souffrances, ces dernières viennent se loger au plus profond de notre mémoire, et souvent de notre âme aussi.

Je vous invite à lire un article explicatif du syndrôme post-traumatique :  

Cela en va de même pour des sujets de sociétés qui nous touchent tous. Nous avons envie de prendre partie, de défendre nos croyances, nos tripes parlent pour nous. Nous sommes parfois choqués par certaines informations. Mais tout n'est pas si noir ou blanc, même dans les pires événements.



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Attention aux données chiffrées, sachez les remettre en perspective 

Exemple classique : lorsque l'on dit "le chômage a baissé de X%". Posons-nous les questions suivantes : - D'où vient l'information? -Sur quelle période cette baisse a été calculée? - De quand date l'information? - Qu'entend-on par chômage? - Qui est pris en compte dans cette étude? - Où cette étude se concentre? 
Et oui, à une information, mille questions se posent. D'où la difficulté de son analyse.
L'information est un remettre dans un contexte aux facteurs multidimensionnels.

Tout le monde peut écrire sur internet

En somme, tout le monde peut écrire tout et n'importe quoi. Sachez repérer qui écrit et pour quelle(s) raison(s) pensez-vous que l'article soit écrit.
Le "journaliste" est-il totalement neutre? Par qui est-il payé? Peut-on le croire? 

Un mot peut venir changer la substance-même de l'information en venant la déformer, l'amplifier, alors sachez repérer certaines exagérations

Lorsque l'on écrit "Cet événement "X ou Y" est le plus important de l'histoire". En quoi cet événement est-il le plus important ? Il est plus important par rapport à qui ? A quoi ?
Nous pouvons tous tomber dans le piège de l'information sensation.

Au même titre que les entreprises se placent toutes comme les "premières sur leurs marchés", il faut savoir de quelle manière elles s'y place : en nombre, en valeur, en notoriété client?

L'importance de l'éducation 

Pour moi, la prise d'informations est un exercice à part entière qui doit être précédé d'une vraie éducation personnelle. 

Lorsque l'Education Nationale apprend à lire et à compter à nos enfants, il faudrait inclure dans cette apprentissage à penser l'information comme une donnée dans un contexte, dans un environnement à relativiser. De plus,  leur faire prendre du recul sur l'information et surtout leur indiquer que tout n'est pas noir ou blanc est selon moi une nécessité, et cela, dès le plus jeune âge.
Le sens critique n'est selon moi pas inné, il s'acquiert.

Et vous, comment appréhendez-vous l'information?
Faites-vous confiance aux journalistes?

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